Axe a écrit :Je viens de regarder quelques vidéos, ils montrent des résultats atteints plutôt que les méthodes pour y arriver, la méthodologie, par où commencer, quel pré-requis pour tel ou tel exercice ... le séquençage ... un novice comme moi ne peut imagnier comment arriver à faire faire au chien ces exercices.
Si, il y a aussi les méthodes pour y arriver quand on est débutant de chez débutant.
Philippe Roustant est un excellent professeur, mais il faut chercher et faire son tri, parce qu'il y a beaucoup de vidéo et elle ne sont pas dans un ordre chronologique mais étalées dans le temps en fonction de la fréquentation de ses élèves. Tu trouveras des vidéos pour débuter à chaque fois qu'un nouvel élève s'inscrit dans son club.
Un pré-requis essentiel :
"Un dressage cohérent, c'est un dressage dans lequel l'intérêt du maître et celui du chien se rejoignent!" (Philippe Fuhs , Séminaire d'Enchenberg, Avril 2013)
L'intérêt du maître ,c'est de disposer d'un partenaire motivé, pugnace, fiable et précis.
L'intérêt du chien, animal opportuniste, c'est de satisfaire ses instincts et pour cela, le plus facile pour lui est de s'en remettre à un leader compétent (donc fiable et motivant) dans la recherche (fictive) et le partage des ressources (Nourriture, territoire, jeux...)"
Deux articles du maestro :
La construction du puzzle
Publié le 28 Mai 2013 par Philippe Roustant
Le dressage moderne est souvent comparé à la construction d'un puzzle, non seulement dans le montage de chaque exercice mais également dans l'articulation de l'ensemble des exercices.
Cet état de fait résulte de deux contraintes: D'une part l'acquisition par le chien de compétences transversales (par exemple, le regard permanent) et d'autre part la préservation de la motivation par le renforcement de chaque partie de l'exercice.
Pour un exercice aussi simple que le coucher sous diversion, on peut considérer que l'image globale qu'il représentera est composé des morceaux de puzzles suivants qu'il conviendra de façonner puis d'articuler correctement:
-La tenue en position de base (attente de l'ordre du juge)
-La marche au pied précise et dynamique pour se rendre au point de départ de l'exercice.
-La rapidité de la prise de position
-La correction de cette même position (en sphinx exclusivement)
-La stabilité de cette position malgré 1)La diversion 2) La durée 3) La distance (cf: Mon article spécifique sur l'absence visible sur ce même blog)
-La concentration totale représentée par la fixation de la tête dans la direction où le maître a disparu.
-Le silence (équilibre entre la motivation, l'attachement et l'impatience)
-La reprise rapide du assis à l'ordre du maître
Or, dans cet exercice précis, la totalité des compétences décrites sont des compétences transversales, c'est à dire utilisables ou nécessaires dans d'autres exercices:
Le statique en PDB, la MAP, la rapidité , la correction et la stabilité de la position couchée, la fixation sur le maître, le silence, l'assis rapide...constituent tous des parties d'autres exercices.
En conséquence, on peut très bien bosser un exercice pour en renforcer un autre. Et on peut également travailler UNE seule partie d'un exercice qui sera transposable à d'autres.
Une des caractéristiques de ce type de travail, c'est non seulement de pouvoir (devoir!) travailler chaque composante d'un exercice séparément mais également de la récompenser (ou de la rectifier) comme s'il s'agissait d'un exercice à part entière et d'une façon totalement aléatoire.
En effet, il importe que le chien ne sache jamais à quel moment précis il va être récompensé au cours de l'exercice. De cette façon, il vous accompagnera au point de départ de l'exercice avec toute l'intensité voulue puisque cette simple suite est autant susceptible de lui amener sa récompense que la PDB qui va suivre, ou la vitesse de son couché, ou la fixité de son regard ou même l'exercice dans sa totalité!
Ce principe est, sinon méconnu, du moins oublié dans TOUS les entraînements de clubs auxquels j'assiste en IPO ou en obé. Il est pourtant évident que tout exercice ne devrait se dérouler en totalité que dans une perspective d'évaluation et jamais dans une optique d'entraînement! Soit on veut voir où ça en est en situation réelle, soit on bosse pour: fiabiliser, accélérer, affiner, rendre plus précis.....bref: Améliorer!
Cette notion de morceaux de puzzle à assembler prend tout son sens dès lors qu'on ne se contente pas de découper les exercices en tranches mais plutôt de les construire à l'aide de compétences complémentaires qui agiront en synergie au moment où elles seront juxtaposées à l'intérieur du même exercice.
Le meilleur exemple que j'en vois aujourd'hui, c'est l'utilisation des boxs inventées par Bart Bellon.
Mais pourquoi donc y faire les positions puisqu'il n'y a pas de positions statiques en RCI?
Tout simplement pour construire tout un tas de petites pièces de puzzle parfaitement superflues de prime abord mais qui vont venir améliorer la totalité du travail d'obéissance; parmi lesquelles:
-Le travail du regard (et accessoirement la discrimination auditive, les actions automatiques, etc...)
-L'indépendance de la position par rapport au positionnement ou à l'attitude du maître
-Le travail avec la récompense à vue (en triangle ou en losange) et la recherche de la validation du maître pour y avoir accès. Donc un énorme travail sur l'écoute et la concentration
-La permanence d'attitude et d'emplacement de départ, transposable à tout exercice travaillé avec la même méthode.
-La recherche d'activation globale du chien par compression (entre la récompense à vue et la contrainte matérielle)
Installer "Chien de sport 5.3"!
Publié 7 Mars 2013 par Philippe Roustant
Installer « Chien de sport 5.3 » !
Chacun sait que, pour une espèce donnée, il existe une variabilité de l'intelligence entre les individus qui la composent (cf : « The Bell curve ».Johnson.U.S.A)
Dans l'espèce canine, il est également connu que toutes les « races » ne disposent pas des mêmes capacités intellectuelles : Des tests basés sur le nombre de mots assimilables, la capacité d'insertion sociale, le test du miroir et des parcours labyrinthiques font apparaître que le Border collie peut être considéré comme le plus intelligent des chiens, devant le caniche et le berger Allemand .
L'intelligence seule ne permet pas d'obtenir de bons chiens de travail car le malinois présent avec succès dans toutes les disciplines, n'apparaît qu'en 22ème position dans cette liste !
Car, indépendamment des qualités physiques, d'autres capacités mentales s'avèrent nécessaires, comme la stabilité caractérielle, la résistance au stress, l'aptitude à la mécanisation (chiens dits « récitatifs »), la faculté de répondre positivement au conditionnement (chiens dits « disponibles »), la pugnacité, le courage, l'influx nerveux …etc...
L'ensemble de ses qualités s'expriment souvent dans ce que les anglo-saxons appellent le « will to please » : le désir de faire pour plaire.
En partant d'un capital génétique donné, propre à chaque individu, on peut également travailler pour augmenter la puissance du processeur et la capacité de stockage du disque dur !
Cela suppose que, dès l'enfance, les connections synaptiques soient sollicitées au maximum. Un travail sur l'homéostasie sensorielle incluant socialisation, sociabilisation et découverte de nombreux milieux différents (ville, campagne, élevage, aquatique, montagneux...) paraît indispensable !
Nécessaire, certes, mais pas suffisant....
Le chiot doit bien sûr construire sa relation à l'être d'attachement mais aussi, et surtout, découvrir le mode de fonctionnement que celui ci lui propose au sein de leurs activités.
S'il est posé dès le départ que tout vient du maître, depuis les conditions de survie les plus basiques jusqu'aux plaisirs les plus simples. Si le maître devient la clé qui ouvre toutes les réalités de fonctionnement, alors le chien évolue dans une quête incessante.
Et ce positionnement le pousse à se placer comme demandeur (chien actif).
Une des clés d'un tel rapport c'est de proposer d'abord des récompenses primaires (nourriture) puis de construire un système de récompenses secondaires en liaison avec un instinct primaire.
Par exemple, très peu de chiens savent spontanément quoi faire avec une balle et sont capables de se motiver seuls sur celle ci.
C'est toute l'habileté du dresseur que de concevoir une suite de situations qui vont spontanément éveiller l'intérêt du chien pour cet objet puis le rendre de plus en plus accro à celui ci.
La plupart des conducteurs s'arrêtent dès que cet objectif est atteint , alors qu'il est déterminant de monter le couple frustration/motivation sur une récompense jusqu'à ce que le chien montre pour son objet de motivation une appétence qui va lui permettre de repousser ses limites en termes d'attention, de pugnacité, de résistance physique, de rapidité et de disponibilité .
Quand un tel outil est performant , on va pouvoir augmenter la charge de travail , c'est à dire augmenter la complexité, la durée et le nombre des actions qui vont ouvrir l'accès à cette récompense.